Depuis le début de l’ère industrielle la température moyenne mondiale a augmenté de 1,2°C. Le dernier rapport du GIEC souligne que si rien n’est fait pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre, l’augmentation de la température moyenne du globe pourra frôler les 6°C en 2100.
Des forages polaires ont permis aux scientifiques d’analyser les variations de température subies par la Terre au cours des 800 000 dernières années, variations que l’on sait être dues à des changements de l’orbite de la Terre autour du soleil (1). Ainsi lors de la sortie de la dernière ère glaciaire (qui se situe entre -20000 et -10000 ans) la température a augmenté de 5 à 6°C, une évolution identique à celle attendue pour la fin du siècle dans le pire des cas.
Oui mais … deux différences essentielles distinguent la période actuelle de la dernière déglaciation : la population mondiale se résumait alors à environ un million d’individus, il était dès lors plus simple d’envisager des migrations, et par ailleurs cette augmentation de température s’est déroulée sur une période environ cinquante fois plus longue, de l’ordre de 5000 ans, ce qui a laissé à la végétation et à la faune le temps de s’adapter. Prenons l’exemple des arbres : la moitié des espèces seulement peut migrer à des vitesses comprises entre un à 15 km par décennie (l’autre moitié est plus lente encore). Or, si rien n’est fait, la vitesse de déplacement des zones climatiques vers les pôles atteindra, en moyenne, 20 km par décennie et jusqu’à 70 km par décennie en plaine entre 2050 et 2090 (2). Si nous agissons de telle sorte à maintenir l’élévation de température sous la barre de 2°C, la vitesse de déplacement des zones climatiques par décennie restera inférieure, en moyenne, au km.
(1) voir par exemple : https://planet-terre.ens-lyon.fr/ressource/milankovitch.xml
(2) GIEC, 5e rapport d’évaluation, 2014
Illustration : LSCE/Petit & Al., Nature 1999 d’après https://jancovici.com